Page 67 | Citations sur la mort

Les païens ont divinisé la vie et les chrétiens ont divinisé la mort.

N'est ce pas dans le langage même que les plus violentes, les plus sanglantes batailles se livrent, entre les forces de Vie et de Mort ?

L'écrivain est un maître. Pour l'oeuvre, il a choisi de TOUT risquer. D'où la haine des esclaves : ceux qui, à l'Ïuvre, ont renoncé. Ils sont passés à côté des choses, c'est-à-dire de la mort.

La sagesse n'est pas la méditation de la mort, mais la méditation de la vie.

Un homme libre ne pense à aucune chose moins qu'à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie.

La chose du monde à laquelle un homme libre pense le moins, c'est la mort ; et la sagesse n'est point la méditation de la mort mais de la vie.

Ne proclamons heureux nul homme avant sa mort.

Nous aimons mieux mourir chaque heure de la crainte de mourir, que mourir une fois.

Toute la vie n'est qu'un voyage vers la mort.

Nous croyons être affligés de la mort d'une personne, quand c'est la mort seule qui fait impression sur nous.

Si je n'ai point sur moi-même le droit de mort, qui l'a donné à la société ?

Tu as tes occupations et la vie se hâte ; sur ces entrefaits la mort sera là, à laquelle, bon gré mal gré, il faut bien finir par se livrer.

Il a bu trop d'eau-de-vie... Il en est mort.

Chaque fois qu'il y a un type qui meurt, ce n'est jamais le même.

L'esprit vit du désastre et de la mort.

Ce qu'il y a de plus heureux pour les historiens, c'est que les morts ne puissent protester.

Que l'humanité vienne à disparaître, elle tuera ses morts pour de bon.

Plus absurde est la vie, moins supportable est la mort.

Voulez-vous que je vous dise pourquoi vous n'avez pas peur de la mort ? Chacun de vous pense qu'elle tombera sur le voisin.

Je voudrais mourir par curiosité.

On n'accepte en réalité la vieillesse et la mort qu'à l'heure où elles arrivent.

On meurt par à-coups, comme on change de classe au lycée.

Pour ceux qui n'acceptent pas de quitter la terre, la mort est un avenir intolérable.

Le passé est un enfer dont les morts ne peuvent plus sortir.

Combien de gens meurent avant d'avoir fait le tour d'eux-mêmes !

La plupart des gens préféreraient mourir que de réfléchir. C'est ce qu'ils font d'ailleurs.

Qu'est-ce qui est le pire : mourir trop jeune, ou vivre trop vieux ?

Parce que meurt un peu tous les jours ce qui fait notre joie de vivre, on ne doit pas en détacher d'avance son coeur.

Ne pouvant plus supporter l'idée de la mort, il se tue.

Le coeur peut souffrir éternellement de la blessure d'un vivant, - il ne saigne plus sur un mort.

On ne déshonore point un homme qui sait mourir.

Se plaindre de mourir, c'est se plaindre d'être homme.

On tue un homme, on est un assassin. On tue des milliers d'hommes, on est un conquérant. On les tue tous, on est Dieu.

Il est plus facile de mourir pour ce qu'on croit que d'y croire un peu moins.

Il n'y a plus, de nos jours, que deux sortes de piétons : les rapides et les morts.

Cette émulation à inventer des routes plus légitimes vers une mort qu'on l'on a dans sa poche depuis l'âge de raison.

Il n'y a de progrès, de découverte, que vers la mort.

L'amour meurt d'indigestion.

Tout homme a besoin de s'attacher à une bouée spirituelle ou superstitieuse, tourmenté qu'il est par le mystère de l'inconnu, notamment celui du secret de la mort.

Un homme âgé n'est plus en devenir social, il est en devenir de vieillissement et de mort, en devenir humain. Il n'a plus à en être, il est au coeur de l'être pur.