Page 73 | Citations sur la mort

Aucune idée sur terre n'est digne d'un trépas.

Mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente.

Mourir pour des idées, l'idée est excellente Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eue.

Je m'étonne toujours que des êtres également menacés par la mort se fassent la vie aussi difficile.

Il n'y a que l'envie de mourir pour donner des leçons à notre coeur.

On n'entend dans les funérailles que des paroles d'étonnement de ce que le mortel est mort.

C'est trop se laisser surprendre aux vaines descriptions des peintres et des poètes, que de croire la vie et la mort autant semblables que les uns et les autres nous les figurent.

Nous devrions tous être physiquement beaux ; la mort nous le doit bien.

L'amour. Cette sanglante parodie de la vie, de la mort.

On meurt seul. On vit seul. On rêve à une vie partagée. Le rêve est bon à cela. Lui seul.

En fin de compte tout est littérature. La vie, l'amour, la mort. Simulacre et dérision.

Toutes nos pensées qui n'ont pas Dieu pour objet sont du domaine de la mort.

Répondant à un journaliste : Que voulez-vous que je dise de moi ? Je ne sais rien de moi ! Je ne sais même pas la date de ma mort.

Le Verbe, quand il s'incarna, passa de l'ubiquité à l'espace, de l'éternité à l'histoire, de la félicité illimitée au changement et à la mort.

Il faut vouloir vivre et savoir mourir.

Les bibliothèques, ces cimetières de l'esprit humain, où dorment tant de morts qu'on n'évoquera plus.

Il y a quelque chose de calmant dans la philosophie, une manière de parler du vivant comme si on était mort.

Tout automobiliste ambitieux est un assassin avec préméditation.

Quand on meurt de faim, il se trouve toujours un ami pour vous offrir à boire.

Le Sang du Pauvre, c'est l'argent. On en vit et on en meurt depuis des siècles. Il résume expressivement toute souffrance.

Chaque fois que tu oublies, c'est la mort que tu te rappelles en oubliant.

Tous les mots sont adultes. Seul l'espace où ils retentissent les reconduit vers la mort perpétuelle où ils semblent naître toujours.

Il n'appartient pas à l'être humain de sauver son frère de la mort. Il ne peut que l'aimer.

Ecrire, c'est mourir un peu !

Le suicide n'est qu'une sortie de secours.

On peut tout dominer : la douleur, la maladie, il n'y a que la mort qui vous échappe... et encore !

L'homme qui, du désert connaît le secret, ne peut vieillir. La mort viendra, tournera autour de la dune puis repartira.

L'homme bien élevé vit chez sa maîtresse et meurt chez sa femme.

Qu'on l'imagine céleste ou terrestre, l'immortalité, quand on tient à la vie, ne console pas de la mort.

Il faudrait être sot pour croire que l'on meurt à cause d'une déficience qui nous est personnelle, ce sont les autres qui nous tuent par leur entêtement à vivre...

Rien ne sert de mourir, il faut savoir disparaître.

Jadis il fallait craindre de mourir dans le déshonneur, ou dans le péché. Aujourd'hui, il faut craindre de mourir idiot.

L'éclat de la poésie se révèle hors des moments qu'elle atteint dans un désordre de mort.

L'érotisme est dans l'approbation de la vie jusque dans la mort.

En un sens le cadavre est la plus parfaite illustration de l'esprit.

Qui ne "meurt" pas de n'être qu'un homme ne sera jamais qu'un homme.

Pour l'écrivain, la littérature est cette parole qui dit jusqu'à la mort : je ne commencerai pas à vivre avant de savoir quel est le sens de la vie.

Etre d'avant-garde, c'est savoir ce qui est mort ; être d'arrière-garde, c'est l'aimer encore.

Les livres de théâtre scellent la mort de la jouissance que procurent le spectacle.

Les adversaires de la peine de mort guillotineraient volontiers les partisans de la peine de mort.