Page 73 | Citations sur la mort

L'homme, depuis sa naissance, est coincé entre deux mirages : l'un qui le pousse dans le dos et qui est la mort, l'autre étant l'horizon de la vie qui recule sans cesse.

L'homme naît, vit ce qu'il vit et puis meurt. Il faut être prêt pour la mort comme pour la naissance.

Il est mauvais de souhaiter la mort, mais encore plus mauvais de la craindre.

L'homme n'a au fond de l'âme aucune aversion contre la mort, il y a même du plaisir à mourir. La lampe qui s'éteint ne souffre pas.

Une dynastie est une collection de cadavres numérotés.

Le grand tort des hommes, dans leur songe de bonheur, est d'oublier cette infirmité de la mort attachée à leur nature.

Religion à part, le bonheur est de s'ignorer et d'arriver à la mort sans avoir senti la vie.

Nées d'une expérience humaine, les idées meurent quand on les en sépare.

L'éclair me dure La poésie me volera de la mort.

Les économistes sont des chirurgiens qui ont un excellent scalpel et bistouri ébréché opérant à merveille sur le mort et martyrisant le vif.

La guerre, c'est quand on attend la mort du dehors ; la paix, c'est quand on l'attend du dedans.

Les vivants ont des cartes de visite imprimées ; les morts seuls en ont de gravées.

Un homme déshonoré est pire qu'un homme mort.

Tout est bon dans la vie, même la mort.

En Occident, l'on vit exaspéré et l'on meurt désespéré.

Il faut choisir, mourir ou mentir.

Quand on a pas d'imagination, mourir c'est peu de choses, quand on en a, mourir c'est trop.

Le suicide réussi est le seul péché mortel dont on ne puisse pas se confesser.

La plupart des gens ne meurent qu'au dernier moment ; d'autres commencent et s'y prennent vingt ans d'avance et parfois davantage.

Ceux qui disent que la vie n'est qu'un assemblage de malheurs veulent dire que la vie même est un malheur. Si elle est un malheur, la mort est donc un bonheur.

L'autarcie culturelle et raciale est une marche à la mort. Elle est tout aussi irréalisable que son contraire, une culture mondiale uniforme.

Un enfant disait, pour parler du temps d'avant sa naissance : "Quand j'étais encore mort."

Le passé, c'est ce qui n'existe plus. Vivre dans le passé, ce n'est pas vivre : c'est être mort ou c'est vouloir peut-être mourir...

L'homme ne meurt que pour revivre.

La Marseillaise est le chant qui fait bouillir le sang dans les veines, qu'on chante avec des pleurs et du feu dans les yeux, avec un coeur bravant la mort.

Mourir pour l'idée, c'est la seule façon d'être à la hauteur de l'idée.

La jalousie c'est l'agonie de l'amour.

Mourir : occasion posthume de faire parler de soi.

Pour parler franchement, j'aime mieux avoir été moins heureux que d'être mort jeune.

Aucune idée sur terre n'est digne d'un trépas.

Mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente.

Mourir pour des idées, l'idée est excellente Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eue.

Je m'étonne toujours que des êtres également menacés par la mort se fassent la vie aussi difficile.

Il n'y a que l'envie de mourir pour donner des leçons à notre coeur.

On n'entend dans les funérailles que des paroles d'étonnement de ce que le mortel est mort.

C'est trop se laisser surprendre aux vaines descriptions des peintres et des poètes, que de croire la vie et la mort autant semblables que les uns et les autres nous les figurent.

Nous devrions tous être physiquement beaux ; la mort nous le doit bien.

L'amour. Cette sanglante parodie de la vie, de la mort.

On meurt seul. On vit seul. On rêve à une vie partagée. Le rêve est bon à cela. Lui seul.

En fin de compte tout est littérature. La vie, l'amour, la mort. Simulacre et dérision.