Page 71 | Citations sur la mort

Vivre c'est survivre à un enfant mort.

Écrire : une plume griffant le silex de la mort.

Naître, c'est seulement commencer à mourir.

Le seul vrai problème philosophique ce n'est pas le suicide, c'est de savoir pourquoi on ne peut pas se suicider.

C'est la nuit que les elfes sortent, Avec leur robe humide au bord, Et sur les nénuphars emportent Leur valseur de fatigue mort.

Mourir c'est prendre conscience du dessein de l'existence.

L'existence est une guerre menée contre le temps qui sourit devant notre agonie pour conquérir les contrées de la mort.

Au fond, personne ne croit à sa propre mort, et dans son inconscient, chacun est persuadé de son immortalité.

Celui qui vit d'espérance court le risque de mourir de faim.

Si tu veux pouvoir supporter la vie, sois prêt à accepter la mort !

Tel qui vit d'espoir meurt à jeun.

Ce qu'il y a de consolant avec la mort, c'est qu'elle ne fait pas de jaloux.

Le suicide est la plus grande des négations.

Le plaisir est comme une fleur : on le cueille et il meurt au bout de quelques heures.

La philosophie antique nous apprenait à accepter notre mort. La philosophie moderne, la mort des autres.

Le suicide aussi est un poème, en un certain sens. Il paraît même que c'est une oeuvre d'art...

Le suicide est le doute allant chercher le vrai.

J'ai presque cent ans, et je n'ai pas d'ennemis... ils sont tous morts.

La race des gladiateurs n'est pas morte, tout artiste en est un. Il amuse le public avec ses agonies.

Fainéhantise : peur obsédante de la paresse, du temps mort, de la durée non remplie.

Le silence se meurt, le bruit prend partout le pouvoir ; c'est la seule calamité écologique dont personne ne parle.

Maccablé : cadavre au visage soucieux.

Il n'est pas moins déloyal de s'approprier les morts que de les laisser tomber. Il n'est pas moins désinvolte d'oublier leur transcendance que d'oublier leur existence.

Une fois que c'est accepté, la mort, ça s'oublie vite. Et puis, c'est consolant.

Vivre misérablement vaut mieux que mourir avec gloire.

Mourir. Cette innombrable transformation de soi.

Aller vers la solitude des grandes villes, c'est aussi aller vers la mort.

L'Enfer, je le situe non au moment où l'on voit la mort ; mais au moment où l'on voit sa vie.

La philosophie est une méditation de la mort.

A l'égard de toutes les autres choses, il est possible de se procurer la sécurité ; mais, à cause de la mort, nous, les hommes, nous habitons tous une cité sans murailles.

Il n'est qu'une manière de bien vieillir, c'est de mourir auparavant.

La solitude, ça veut dire aussi : Ou la mort, ou le livre.

L'amour est une loterie où celui qui gagne, gagne la mort !

Le pouvoir, de même que l'amour, l'art ou la découverte, prend ses racines dans la mort.

Le suicide, c'est un acte de ceux qui n'ont pu en accomplir d'autres.

Le suicide c'est la ressource des hommes dont le ressort a été rongé par la rouille.

L'homme n'existe que dans le combat, l'homme ne vit que s'il risque la mort.

Lettre trouvée dans la poche d'un suicidé : "J'étais trop heureux. Cela ne pouvait pas durer."

Dans la vie, il y a deux drames : la naissance et la mort ; entre les deux, tout est à se rouler par terre.

La poésie a été inventée pour donner un visage honorable à la mort.