Page 45 | Citations sur la mort

Quand les riches maigrissent, les pauvres meurent de faim.

Quand le fanatisme entre dans la cervelle d'un homme de parti, il n'y a que la mort qui puisse le délivrer.

Qu'un homme est méprisable, à l'heure du trépas, lorsque, ayant négligé le seul point nécessaire, il meurt connu de tous et ne se connaît pas.

Procréer, causer, lutter, vivre, cela se fait à deux. Mourir, non. Tout seul. Comme un grand.

Pourquoi serait-il plus difficile de mourir, c'est-à-dire de passer de la vie à la mort, que de naître, c'est-à-dire de passer de la mort à la vie ?

Pourquoi vouloir comprendre la mort? Elle ne nous concerne pas quand on est vivant, et quand on est mort, on ne se pose plus cette question. Il n'y a que les vivants qui ont besoin de nos larmes.

Pourquoi je ne me suicide pas ? Parce que la mort me dégoûte autant que la vie.

Pour tous ceux qui vivent il y a de l'espérance ; et même un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort.

Pour témoigner que son deuil persiste, elle ne veut se remarier qu'avec quelqu'un qui n'ait pas l'air trop vivant.

Pour payer et mourir, il est toujours trop matin.

Pour le colonisé, la vie ne peut surgir que du cadavre en décomposition du colon.

Pour la chandeleur, l'hiver meurt ou prend vigueur.

Plutôt mourir debout que vivre à genoux.

Phonographe. Jouet irritant qui redonne la vie à des bruits morts.

Passé soixante ans, quand on se réveille sans avoir mal quelque part, c'est qu'on est mort.

Partir, c'est mourir un peu... mais mourir, c'est partir beaucoup.

Partir un peu, c'est mourir moins vite.

On y dîne si mal! Ce serait à mourir de faim si l'on n'y mangeait pas son prochain.

On trouve remède à tout, excepté à la mort.

On tarde à grandir, on ne tarde pas à mourir.

On n'est jamais puni pour avoir fait mourir de rire.

On ne se met pas en travers de l'inévitable, c'est courir après la mort.

On ne se prépare pas plus à mourir qu'on ne s'était préparé à vivre.

On ne sait qui meurt ni qui vit.

On ne peut pas réparer la chair qui a été blessée, on ne se console pas de l'absence de nos morts.

On ne meurt pas toujours d'inanition, mais toujours intégralement d'inhumation.

On ne meurt pas d'amour. Quelquefois, on meurt de l'amour de l'autre, quand il achète un revolver - mais quand on ne voit pas les gens, on les oublie.

On ne l'attend pas, elle s'invite : La mort.

On n'a pas le droit de mourir vieux, malade ou noyé parce que c'est dégoûtant pour les autres.

On meurt jeune quand on se fait trop de soucis ; l'inquiétude est la mère de toutes les rides.

On meurt comme on a vécu.

On est mieux assis que debout, couché qu'assis, endormi qu'éveillé et mort que vivant.

On entre au jeu d'Echecs comme on entre en Religion. Pour le joueur d'Echecs, la partie d'Echecs c'est l'office, la messe, le défilé du 1er Mai, le dépôt de gerbe au Monument aux Morts. C'est un drame sacré.

On doit des égards aux vivants ; on ne doit aux morts que la vérité.

On a trouvé, en bonne politique, le secret de faire mourir de faim ceux qui, en cultivant la terre, font vivre les autres.

On a toujours assez de philosophie pour supporter la mort d'un parent riche.

On a divers sujets de mépriser la vie, mais on n'a jamais raison de mépriser la mort.

Oh ! L'amour serait un bien suprême si l'on pouvait mourir de trop aimer !

Nul ne voudrait mourir, nul ne voudrait renaître.