Il est pour moi, physicien,...

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3. L'humour est une feinte cécité devant l'absurde.

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4. Loin que nous entretenions l'absurde pensée d'anéantir la religion, l'éducation, la propriété, le travail et les arts quand nous demandons que l'Etat protège le libre développement de tous ces ordres d'activité humaine, sans les soudoyer aux dépens les uns des autres, nous croyons au contraire que toutes ces forces vives de la société se développeraient harmonieusement sous l'influence de la liberté, qu'aucune d'elles ne deviendrait, comme nous le voyons aujourd'hui, une source de troubles, d'abus, de tyrannie et de désordre. Nos adversaires croient qu'une activité qui n'est ni soudoyée ni réglementée est une activité anéantie. Nous croyons le contraire. Leur foi est dans le législateur, non dans l'humanité. La nôtre est dans l'humanité, non dans le législateur.

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5. Il est absurde de considérer la nature comme étrangère en elle-même à l'esprit et ensuite d'édifier les sciences de l'esprit sur le fondement des sciences de la nature, avec la prétention d'en faire des sciences exactes.

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6. C'est la nature d'une pensée d'être irrévocable.

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7. La femme est une pensée, la plus forte de la nature, mais c'est une pensée dansante.

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9. Le style, c'est l'habitude, la seconde nature de la pensée.

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10. L'humour ne sauve pas ; l'humour ne sert en définitive à peu près à rien. On peut envisager les événements de la vie avec humour pendant des années, parfois de très longues années, dans certains cas on peut adopter une attitude humoristique pratiquemment jusqu'à la fin ; mais en définitive la vie vous brise le coeur. Quelles que soient les qualités de courage, de sang-froid et d'humour qu'on a pu développer tout au long de sa vie, on finit toujours par avoir le coeur brisé. Alors, on arrête de rire. Au bout du compte il n'y a plus que la solitude, le froid et le silence. Au bout du compte, il n'y a plus que la mort.

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11. L'homme pille la nature, mais la nature finit toujours par se venger.

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12. La parole est la pensée extérieure, et la pensée est la parole intérieure.

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13. La forme est la chair même de la pensée, comme la pensée est l'âme de la vie.

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14. Si l'action ne soutient pas la pensée, la pensée perd son nerf et sa force s'effrite.

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15. Une pensée qui s’est fait entendre est une pensée dont on reparle longtemps après qu'elle s'est révélée.

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16. Le sexe fait parti de la nature, j'obéis à la nature.

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17. Une pensée neuve : c'est au contraire une pensée qui a dû venir à tout le monde, et que quelqu'un s'avise le premier d'exprimer.

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18. Il suffit de voir la nature pour comprendre. La nature obéit aux lois de la nature. Mais l'homme ne veut pas obéir aux lois de sa nature. Il refuse d'attendre, il désire tout, tout de suite. D'où sa déconvenue, spécialement dans le domaine de l'amour qui exige tant de délicatesse, de patience, et le respect de si lentes éclosions !

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19. Je crois parce que c'est absurde.

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20. Plus absurde est la vie, moins supportable est la mort.

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21. Le comique étant l'intuition de l'absurde, il me semble plus désespérant que le tragique.

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22. Vous arrivez devant la nature avec des théories, la nature flanque tout par terre.

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23. Le paradis ou l'enfer, ce n'est pas seulement absurde, c'est scandaleux.

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24. L'expression d'un sentiment est toujours absurde.

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26. Absurde, il n'y a que toi qui soit pur.

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27. Dieu c'est l'absurde.

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28. Rien n'est plus absurde que de sots préjugés.

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29. Il est absurde d'avoir une règle rigoureuse sur ce qu'on doit lire ou pas. Plus de la moitié de la culture intellectuelle moderne dépend de ce qu'on ne devrait pas lire.

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30. L'homme est absurde par ce qu'il cherche, grand par ce qu'il trouve.

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31. Il est aussi absurde de regretter le passé que d'organiser l'avenir.

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32. Je préfère, de loin, le mystère à l'absurde. J'ai même un faible pour le secret, pour l'énigme, pour un mystère dont la clé nous serait donnée quand nous serons sortis de ce temps qui est notre prison. Kant parle quelque part d'une hirondelle qui s'imagine qu'elle volerait mieux si l'air ne la gênait pas. Il n'est pas impossible que le temps soit pour nous ce que l'air est pour l'hirondelle. Tant pis ! Je prends le risque. Si tout n'est que néant, si les portes de la nuit s'ouvrent et que derrière il n'y a rien, être déçu par ma mort est le dernier de mes soucis puisque je ne serai plus là et que je n'en saurai rien. J'aurai vécu dans un rêve qui m'aura rendu heureux.

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33. L'homme absurde est celui qui ne change jamais.

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34. ll n’est pas d’opinion, si absurde qu’elle soit, dont les hommes ne s’emparent avec empressement dès qu’on a pu les persuader que cette opinion est communément reçue. L’exemple agit sur leurs pensées comme sur leurs actes. Ce sont des moutons de Panurge, qui suivent le bélier de tête, où qu’il les mène : Il leur est plus facile de mourir que de penser.

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